jeudi 30 septembre 2010
mercredi 8 septembre 2010
lundi 6 septembre 2010
Chapitre 8
Dans une chambre, éclairée par quelques bougies disséminées un peu partout dans la pièce. Une femme sans âge, aux longs cheveux blancs, installée devant une coiffeuse en argent, jeta avec rage une pince à cheveux sur l’image que lui renvoyait le miroir.
Décidément elle n’arrivait pas à se coiffer.
Elle fusilla du regard le morceau de métal doré plié qui lui avait meurtri le cuir chevelu, comme si il était à l’origine de toutes ses misères.
La femme ferma les yeux, respira calmement puis les rouvris.
La première chose qu’elle vit fut une paire d’yeux de la couleur des mousses qui recouvrent les arbres après le passage de la pluie, qui la fixait avec dédain. Elle remarqua ensuite les longs cils noirs qui les auréolaient telles des couronnes. Des sourcils sombres, légèrement froncés, qui donnent au regard un air sévère. Un front lisse, qui semble poli par les siècles. Les mèches de cheveux blancs qui encadrent le visage rond de la femme. Elle détourna son regard de la chevelure immaculée qu’elle avait acquise au prix d’un énorme sacrifice doublé d’une trahison.
Pour chasser ses souvenirs sombres,
La femme ferma les yeux à nouveau brièvement.
Elle entendit des bruits de pas et des gloussements féminins provenant du couloir :
« Mais siiii !!! Je te dis que je l’ai vue, viiieeennnns !!!! dit une première voix avant de rire.
- Tu es bien sûre que c’était lui ?? demanda une deuxième voix d’une manière enjoué.
- Il est si beaaauuuu !!! Je le reconnaîtrais entre mille, répondit la première. »
Leurs bruits de pas précipités s’évanouirent au fur et à mesure que les deux servantes parcouraient le couloir.
« Ces filles ne peuvent donc t’elles pas montrer un peu de tenue !?! » pensa
Après tout, le retour de son … n’était pas … Peu importe.
Roona fronça les sourcils. Attrapa une brosse et commença à démêler nerveusement ses longs cheveux. A bout de nerfs, elle reposa l’objet brusquement sur la coiffeuse et claqua des doigts. Ses cheveux de neige s’animèrent pour former un chignon d'où s’échappaient quelques mèches. Elle se leva, s’habilla d’une robe jaune pâle de style empire, passa quelques bracelets d’or à ses poignets et sortit de ses appartements.
Il y avait foule, aujourd’hui, dans
Il souriait à qui lui adressait un sourire ou une parole agréable. Ses yeux bleus envoûtant, faisaient tourner la tête à toute des femmes. Leurs maris, ou soupirants, n’en étaient point jaloux. Au contraire. Plus leurs bien aimées et épouses arrivaient à s’approcher de lui, lui parler, … plus ils se sentaient honorés. Ils se vantaient, entre eux, des honneurs que cet homme pouvait accorder à leur dame, quel qu’il soit.
Pourtant ce jour-là, Zolzite ne pensait pas au bien qu’il pourrait accorder à une quelconque dame. Mais plutôt au bénéfice que lui accordait le fait de sortir, à la vue de tous, des appartements privé de
Mais cette joie ne fut que passagère car les personnes se trouvant autour de lui détournèrent, comme un seul homme, leurs regards pour regarder de l’autre côté de la pièce.
Là, dans l’encadrement de la double porte d’entrée de
Sa mère.
Éblouissante, comme toujours, elle s’avança vers lui, impassible. Elle ne le regardait pas. Tout le monde s’inclinait et reculait sur son passage, pour lui faire une haie d’honneur.
Zolzite ne s’inclina pas. Ne recula pas. Roona, quand à elle, passa à côté de lui comme si il n’existait pas. Elle continua son chemin, traversant la salle d’un bout à l’autre, sans s’arrêter sur rien ni personne. Elle disparut bientôt à la vue de tous.
Là, les personnes venues quelques minutes plus tôt, pour apercevoir, parler au frère de
Zolzite se retrouva soudainement seul au milieu de
Il pivota pour se retrouver en face du Trône qu’occupe sa sœur quand il y a audience officielle ou conseil ou encore jugement ou festivité.
Il était vide.
Il était austère.
Zolzite venait de se faire humilier.
Par sa propre mère.
Un bruit de pas raisonna à l’entrée de
« Je n’ai pas besoin de ta pitié !!! Va t’en la rejoindre, sinon maman va se demander où a bien pu passer son petit toutou, cria Zolzite. »
Zéline baissa la tête et alla rejoindre sa mère.
Il n’avait pas besoin que cette petite cruche vienne en rajouter.
Il regarda le soleil par l’une des hautes fenêtres de la salle du Trône. Il devait rentrer chez lui.
Attablée à une des extrémités de la longue table de la cuisine, une petite fille faisait tourner, au bout d’une fourchette à dessert, un chamalow dans sa tasse de chocolat chaud. Une fois qu’il eut assez tourné elle le mit dans sa bouche. Elle ferma les yeux et sourit de contentement en sentant fondre la guimauve dans sa bouche. Elle se mit à balancer ses pieds, étant trop petite pour toucher le sol.
Un bruit de porte mal graissée, que l’on ouvre et que l’on referme se fit entendre.
La petite fille ouvrit les yeux. Et à la vue de la personne qui venait d’entrer dans la pièce, elle bondit de la chaise où elle était assise et se jeta dans les bras du nouveau venu.
« Papaaaaaaaaa !!! ‘u es rentré !!! hihiiii !!! s’écria de joie la petite fille.
Zolzite déposa un baiser sur le front de sa fille.
- Oui Lulla, et devine quoi ? J’ai quelque chose pour toi.
- Ooooohhhh !!! ‘ontre moi ! ‘iiiiiittteee !!! dit Lulla avec impatience.
Zolzite posa sa fille par terre et déposa sur la table une boîte en fin carton blanc entouré d’un ruban dorée.
- Devine de qui ça vient ?? demanda Zolzite.
- Mmmmmmhhh …, commença Lulla, de ‘atie Zouzouuuuuuuu ???
- Je crois qu’elle était facile celle-là, soupira avec amusement Zolzite.
- Oééééééééééé !!! ‘e peux l’ouvrir Papaaa ???
Zolzite sourit. Il dénoua le ruban et ouvrit la boîte. Il y avait un assortiment des pâtisseries les plus appétissantes et les plus rares que l’on pouvait trouver dans l’Autre Monde. Les yeux de Lulla se mirent à pétiller. Elle se rassit à table avec impatience pendant que son père en disposait une, sur une assiette de porcelaine.
Zolzite s’assit à côté de sa fille et la regarda manger avec gourmandise ce qu’il lui avait ramené de son entrevue avec